Fred Guardineer, la plume de l’âge d’or DC
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Quand on feuillette les pages des premiers comics, le charme désuet des graphismes est saisissant. Ces albums qui prenaient alors le pas sur les pulps étaient novateurs. Au début des années 1940 , Superman et Batman viennent d’être créés et l’histoire du comics reste encore à écrire. Parmi les pères fondateurs à prendre la plume, souvenons-nous de Fred Guardineer .
Des bancs de la fac aux studios
Originaire d’Albany, la capitale de l’état de New York, Fred Guardineer a été élevé par un père avocat et une mère dont le nom de jeune fille, Blessing (bénédiction, en anglais), semblera prémonitoire aux mordus de BD. Fils unique, il développe un goût pour le dessin à l’université de Syracuse , en section Histoire de l’Art. Il y suit l’enseignement d’un professeur à l’influence certaine : Hibberd Van Buren Kline , un illustrateur de pulps.
Pour l’anecdote, parmi les camarades de classe de Guardineer, on peut citer le peintre et illustrateur Tom Lovell, Harry Anderson (acteur du téléfilm Ça ), ou encore le cartooniste Elton Fax . L’étudiant se fait la main en devenant rédacteur en chef du magazine de sa fac, The Orange Peel , et en exposant plusieurs de ses œuvres à l’occasion de galas universitaires. L’été de l’obtention de son diplôme, le dessinateur en devenir a un beau bagage artistique et s’accorde une croisière vers la France avant de se lancer dans le vif du sujet.
Discret et talentueux
L’année 1935 marque un tournant. Âgé de 22 ans, Fred Guardineer s’installe à New York en tant qu’artiste freelance et fait la connaissance de quelques illustrateurs qui perceront. Après une poignée de publications pour des pulps, il comprend que l’avenir de la BD est ailleurs. On trouve son nom sur la quatrième de couverture de l’album considéré comme la bible de DC Comics, l’Action Comics #1 de 1938, le numéro qui introduit Superman . On doit à Guardineer d’emblématiques justiciers : l'astronaute Moonman , le magicien Zatara (père de la magicienne en herbe Zatanna), ou encore l'agent du FBI Speed Saunders .
Autant de profils de superhéros qui ont nourri l’imagination des lecteurs en façonnant la légende DC. Enrôlé dans les forces armées américaines pendant la Seconde Guerre mondiale, l’artiste met sa carrière entre parenthèses mais reviendra au comics avec une pléthore d’idées, notamment la série d’albums western The Durango Kid . Sur internet, les hommages de puristes sont légion. Pour autant, sa retraite précoce à 55 ans, laisse un goût amer à un public qui ne s’est jamais détourné de lui et qui aura pu le voir comme guest à la WonderCon , juste avant qu’il ne tire définitivement sa révérence.
Pour rappel, Wonder Woman est actuellement à l’affiche.