DC Comics l’âge de bronze
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Dernière des trois ères fondatrices DC, l’âge de bronze clôt la genèse de l’âge d’or et l’essor de l’âge d’argent. De 1970 à 1986 , cette ultime période permet aux pères fondateurs d’ancrer les jalons du style DC Comics. Faisons un bond dans le passé pour comprendre comment la métamorphose des super-héros s’est opérée.
L’essence super-héroïque
Lorsque l’âge d’argent s’achève, le comics est déjà installé dans le paysage pop-culturel. Le premier Comic-Con de San Diego en 1970 date l’âge de bronze et voit les fans s’approprier des personnages devenus cultes en se grimant. Les cosplayers sont nés et le public est à nouveau au rendez-vous, après s’être un temps détourné du comics qui, trop protéiforme , cherchait sa voie entre western, épouvante et polar. L’âge d’argent a recentré la BD sur les super-héros , l’âge de bronze consolide cette dynamique en faisant de ce registre sa colonne vertébrale.
Toutefois, bien que les artistes perpétuent les acquis de leurs prédécesseurs, l’heure est au changement. Les seventies sont une période de forte agitation sociale, liée au contexte de guerre du Vietnam . Reflet du monde, le comics devient porteur d’un double niveau de lecture , pour réfléchir au-delà de l’aventure proposée. D’abord outil de divertissement, puis de patriotisme durant la Seconde Guerre mondiale, le comics prend désormais une forme pamphlétaire.
Kung-fu fighting
Avec l’âge de bronze on constate une gradation du ton satirique et de la violence. Très en vogue au début des années 1970, le kung-fu qui a fait la gloire de Bruce Lee s’invite dans les vignettes. Shaolins et ninjas plus ou moins aguerris font leur apparition dans le camp des gentils comme dans celui des méchants. O-Sensei et Richard Dragon en sont la preuve, comme Lady Shiva . Le personnage qui rend toutefois le mieux hommage au héros d’Opération Dragon est Bronze Tiger . Créé par Jim Berry et Dennis O'Neilen 1974 (un an après la mort de Bruce Lee), il est introduit dans un album écho au film posthume de celui qu’on surnommait « le petit dragon » : Dragon's Fists .
Les combats ne se gagnent plus à coups d’éprouvettes, dans les labo des scientifiques qui trustaient l’âge d’argent. À présent, ils se gagnent à la force des poings grâce à des personnages experts en arts martiaux . Le dessinateur Ric Estrada se fait un nom en dessinant les contours de cette vague de combattants. On notera également que cette nouvelle veine violente est tempérée par des histoires d’amour qui font de la romance un sous-genre à part entière dans l’univers très codifié des super-héros.
Depuis 1986, le comics évolue au gré des différentes phases de l’ère moderne. Son histoire n’a pas fini de s’écrire et Wonder Woman le prouvera au cinéma le 7 juin !
Et n’oubliez pas que l’exposition L'ART DE DC – L'Aube des Super-Héros se tient au Musée Art Ludique de Paris jusqu’au 10 septembre. Plus d’infos ici.