Il y a dix ans, Paul Haggis nous emmenait Dans la vallée d’Elah
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Présenté à la 64e Mostra de Venise, Dans la vallée d’Elah (2007) est un drame filial qu’on doit à Paul Haggis , réalisateur oscarisé® pour le bouleversant Collision (2004). Gage de qualité, sa sélection en compétition officielle au festival italien montre que ce film ne se résume pas à une simple œuvre de fiction, mais qu’il donne à réfléchir. À sa sortie en 2007, ce long métrage intimiste est toujours actuel.
Un père sur les traces de son fils
Cette année-là, Lust, Caution et L'Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford ont brillé au palmarès de la Mostra, mais le film d'Haggis marquera les esprits. Dans les petits papiers de la critique, il est « un long-métrage intelligent, dur, âpre et servi brillamment par ses acteurs » pour Le Parisien . « Paul Haggis combine deux histoires vraies en une fiction psychologique à suspense efficace et bien ficelée », observe Le Figaroscope . Fait méconnu, c’est dans un article de Playboy , intitulé Death and Dishonor et écrit par Mark Boal , que le réalisateur a puisé l’inspiration de cette seconde réalisation.
D’abord suspecté de désertion puis déclaré mort, le soldat Mike Deerfield occupe toutes les pensées de Hank Deerfield, son père ( Tommy Lee Jones ). Ne comprenant pas pourquoi son fils manque à l’appel, il est décidé à faire toute la lumière sur les circonstances du drame. C’est à lui de « partir en guerre » pour que justice soit faite. Il n’a pas le lasso de vérité de Wonder Woman, mais une détermination à toute épreuve et une précieuse alliée, l’officier Emily Sanders ( Charlize Theron ). L’armée, surnommée la grande muette , ne livre toutefois pas si facilement ses secrets…
Hollywood post-11 septembre
Avec un duo antagoniste comme guide, Paul Haggis montre comment les stigmates de la guerre d’Irak imprègnent l’entourage des GIs partis au front. Coscénariste de Lettres d’Iwo Jima , le cinéaste est dans son élément au registre du film de guerre humaniste. Le Nouvel Observateur le rappelle en saluant « un beau film d'inspiration et de facture classiques, qui renoue heureusement avec la tradition trop souvent négligée d'un cinéma hollywoodien à visage humain ». Eastwood a été un temps envisagé pour le rôle principal et c’est le cowboy d’Hollywood himself qui a recommandé Tommy Lee Jones pour prendre sa place.
Jake McLaughlin n’a pas eu de mal à enfiler le treillis car, avant de devenir acteur, il était militaire au sein d’une des premières unités à pénétrer dans Bagdad. Paul Haggis révèle McLaughlin grâce à ce film, après qu’une grave blessure l’a éloigné du terrain. Il lui confie un rôle plein d’émotion et refera appel à lui pour la série Crash , dérivée de son film Collision . Dans les rangs d’Haggis, on trouve aussi James Franco , à l’affiche de la série HBO The Deuce à la rentrée. Si Susan Sarandon ( Feud ) et Josh Brolin ( Inherent Vice ) apportent un cachet supplémentaire, la présence de Charlize Theron en policière intègre est un argument de poids. Habituée aux personnages de femmes fortes, la future Furiosa de Mad Max : Fury Road impressionne.
Le titre à consonance biblique évoque la vallée dans laquelle David affronte Goliath (Premier livre de Samuel, chapitre XVII). Le résultat ? Une quête introspective pleine de suspense à retrouver en Blu-ray™ en cliquant ici.