Westerns : Susan Clark, une Canadienne à l’assaut du Far West

Si, dans la mémoire collective, Susan Clark est surtout célèbre pour avoir été l’une des conquêtes de Burt Lancaster – avec qui elle a tourné au début des seventies – cette Canadienne qui s’était installée à Hollywood quelques années plus tôt pour vivre le rêve américain aura participé, à son échelle, à l’essor du cinéma de divertissement.

Partageant sa carrière entre registre policier, comédie et western, elle a aussi prouvé son engagement en tenant le rôle de Ginger dans Skin Game (1971), pamphlet contre la ségrégation raciale qui avait encore cours aux États-Unis moins de dix ans avant la sortie du film. La sélection de cette comédie décalée au double niveau de lecture dans la collection Westerns des Trésors Warner est l’occasion de se pencher sur le parcours de cette comédienne aujourd’hui âgée de 73 ans.

Originaire d’Ontario, Susan Clark grandit à Toronto, où elle passe une enfance essentiellement dédiée à sa passion pour le théâtre. Rêvant de devenir actrice, elle s’inscrit dans un centre de formation artistique pour jeunes talents, puis fait son entrée à la Northern Secondary School, qui a la réputation de compter de nombreux professionnels du divertissement parmi ses anciens élèves. Après des premiers pas sur les planches dès l’âge de 12 ans, Susan obtient l’accord de ses parents pour poursuivre son apprentissage du jeu à la prestigieuse Royal Academy of Dramatic Arts de Londres.

À 17 ans et forte d’une première expérience du métier grâce à plusieurs apparitions dans la série culte britannique Benny Hill, l’adolescente rentre au pays pour être au chevet de son père malade. Toutefois, l’appel des tournages a vite raison de ce retour « forcé » et c’est bien décidée à percer à Hollywood qu’elle choisit finalement de tout quitter pour s’installer à Los Angeles. Susan Clark doit cependant patienter jusqu’au début des années 1960 pour décrocher un premier rôle significatif, en rejoignant le cast de la série Le Virginien (1963), le temps d’un épisode. Avec ce western le ton est donné : la comédienne se lance à l’assaut de l’Ouest américain !

Cinq ans plus tard, après avoir campé des personnages du même acabit, Susan incarne pour la première fois un rôle de premier plan dans Un Shérif à New York (1968), dans lequel elle donne la réplique à Clint Eastwood. Dès lors, elle sera abonnée au rôle de femme fatale aussi drôle que séduisante, comme c’est le cas dans Valdez (1971), qui marque sa rencontre avec Burt Lancaster – alias 'Mr. Muscles and Teeth' – et le début de leur romance. Cette même année, elle est choisie par Paul Bogart pour camper la flamboyante Ginger dans Skin Game. Grâce à ce western d’un nouveau genre, elle devient à l’écran une messagère pour la cause noire et la défense des populations minoritaires opprimées.

Un western au parfum de patchouli à retrouver dans la collection des Trésors Warner, à l’instar de la panacée des films rares ou méconnus qui constituent l’essence de ce genre fondamental du cinéma américain.

Pour rappel, l’ensemble des films de la collection Westerns est disponible sur le portail officiel Warner !