Westerns : Robert Taylor, un acteur incompris

Surnommé « l’homme au profil parfait » par un public d’admiratrices qui comparait son physique magnétique à celui de Clark Gable, Robert Taylor a mené une carrière hollywoodienne efficace, en s’imposant comme la tête d’affiche de nombreux films de genre, qui lui ont valu d’acquérir une belle popularité ainsi qu’une étoile sur le célèbre Walk of Fame.

Pourtant, il s’agit de la seule distinction qu’il ait obtenue et le comédien souffrira toujours du désintéressement de la critique à son égard. À présent, 45 ans après sa disparition, Robert Taylor retrouve ses lettres de noblesse avec la sélection d’un film méconnu – Embuscade (1950) – au sein de la collection Westerns des Trésors Warner. Retour sur le parcours d’un acteur trop souvent cantonné à l’image lisse qu’on lui a injustement attribuée.

Originaire du Nebraska, Robert Taylor passe les  premières années de sa vie à Filley, un minuscule village comptant moins d’une centaine d’habitants, et rêve déjà à un plus grand avenir. Souhaitant devenir médecin, il fait un virage à 180° en direction du Septième Art lorsqu’il prend conscience de tout ce qu’une carrière d’acteur pourrait avoir à lui offrir. D’un tempérament travailleur, il aborde cet univers du cinéma en faisant preuve d’un pragmatisme qui lui vaudra la réputation de quelqu’un sur qui on peut compter, rigoureux et toujours à l’heure, à mille lieues des caprices des stars de l’époque. Ce même pragmatisme le conduit à troquer son nom de naissance – Spangler Arlington Brugh – contre un pseudonyme accrocheur qui entretiendra un mystère dans l’inconscient collectif quant à un éventuel lien de parenté avec Elizabeth Taylor ; à qui il donne la réplique dans Conspirator (1949) et Ivanhoé (1952).

C’est au milieu des années 1930 qu’il fait ses premiers pas sur grand écran, en enchaînant les 'supporting characters. Mais très vite, son physique avantageux amène les réalisateurs à lui confier des rôles de premier plan, qui lui permettent de gagner en notoriété. Dès 1935 et son duo avec Greta Garbo dans Le Secret de Marguerite – pour qui c’est l’un des derniers tours de piste – Robert Taylor crève l’écran en campant le Dr. Merrick et figurera à compter de ce moment au club des acteurs rentables dont le talent semble accessoire. Si son charisme aura seulement été écorné par sa participation à la campagne de dénonciation d’artistes soupçonnés d’être des sympathisants communistes durant le maccarthysme, il poursuit sa carrière avec brio, comme il le prouve dans Embuscade. Sous la direction de Sam Wood, il livre une interprétation dans la pure tradition du Western classique.

Emporté à l’âge de 57 ans par un cancer des poumons dû à son tabagisme excessif, Robert Taylor n’aura pas eu le temps de prouver sa véritable valeur à travers les rôles plus complexes auxquels il a aspiré toute sa carrière durant.

Grâce à la Collection Westerns des Trésors Warner, découvrez la panacée des films rares ou méconnus qui constituent l’essence de ce genre fondamental du cinéma américain !

Pour rappel, l’ensemble des films de la collection Westerns est disponible sur le portail officiel Warner.