Cecil B. DeMille, précurseur du mythe hollywoodien

Ayant pris part à la genèse d’Hollywood en étant l’un des bâtisseurs de l’industrie cinématographique à l’américaine, Cecil B. DeMille a mis sa pierre à l’édifice d’un empire qui, vieux de plus d’un siècle, continue de faire rêver des millions de spectateurs à travers le monde. Aussi fin réalisateur que producteur, il aura sur mettre sa passion du Septième Art au service d’une filmographie riche et éclectique, qui contient certaines pépites de l’histoire du cinéma. Parmi ces pépites, Le Mari de l’Indienne (1931) fait partie des œuvres méconnues de DeMille, sa sélection dans la collection Westerns des Trésors Warner est l’occasion de se pencher sur son parcours !

Né dans une petite ville du Massachusetts, Cecil B. DeMille est un enfant de la balle qui grandit en prenant modèle sur un père dramaturge à qui il voue une grande admiration et qui mourra de la typhoïde alors que le garçon est seulement âgé de douze ans. L’année 1895 est un moment charnière pour Cecil qui, assiste à la naissance du cinéma en même qu’il voit sa jeune sœur mourir elle aussi prématurément. Initié au théâtre depuis ses huit ans, il a une inclinaison naturelle pour cet art qui lui rappelle son héritage familial et auquel il choisit de se consacrer à son tour en suivant des cours d’Arts Dramatiques à New York. En 1900, son diplôme en poche, le jeune dramaturge décide de voir du pays en profitant des tournées qu’effectuent les pièces qu’il monte à cette époque.

Doué d’un tempérament volontaire, Cecil B. DeMille n’a pas pour habitude de se cantonner au cadre que ses pairs prennent pour acquis et rêve à un nouveau champ d’action artistique à explorer. C’est dans le cinéma qu’il va trouver de quoi satisfaire son inexorable soif de découverte, en faisant son entrée à Hollywood dès 1913. Curieux de goûter à cet art qui n’en est encore qu’à ses balbutiements, DeMille se lance dans un projet visant à co-fonder la société de production Lasky Feature Play Company, qui deviendra plus tard la Paramount. S’il participe ainsi à initier le mythe des fameuses majors hollywoodiennes, Cecil B. DeMille ne délaisse pas sa vocation créative pour prendre le costume de l’entrepreneur et préfère jouer sur les deux tableaux en menant de front des carrières parallèles.

Dès ses débuts à la Lasky Feature Play Company, il devient le réalisateur du groupe, laissant à Samuel Goldfish les rênes de la distribution et à Arthur Friend le soin de gérer la partie juridique de la société. Pour son premier passage derrière la caméra, DeMille choisit d’adapter une pièce de théâtre qui lui tient particulièrement à cœur : The Squaw Man (1914). Cette première version du Mari de l’Indienne souligne l’attachement du cinéaste débutant à la pièce d’Edwin Milton Royle et donne un aperçu privilégié du remake qu’il mettra lui-même en scène une quinzaine d’année plus tard. Un an avant que Naissance d’une Nation n’impose la norme du long-métrage, Cecil B. DeMille signe un vibrant Western de 74 minutes, qui pose les bases de son style unique.

55 ans après sa disparition, l’image de Cecil B. DeMille reste gravée au panthéon du Septième Art, comme les titres de films à l’empreinte prégnante, Cléopâtre et Les Dix Commandements en tête. Chaque année, l’Académie des Golden Globes poursuit son œuvre en remettant le Cecil B. DeMille Award à une personnalité qui s’est distinguée pour l’ensemble de sa carrière ; pour autant, la meilleure façon de comprendre véritablement qui il était, reste de se (re)plonger dans son film le plus personnel : Le Mari de l’Indienne.

Grâce à la Collection Westerns des Trésors Warner, découvrez la panacée des films rares ou méconnus qui constituent l’essence de ce genre fondamental du cinéma américain !

Pour rappel, l’ensemble des films de la collection Westerns est disponible sur le portail officiel Warner.