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Charles Laughton, le Quasimodo de Dieterle

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Charles Laughton, le Quasimodo de Dieterle

Au cours de sa carrière, Charles Laughton a roulé sa bosse et joué bien des rôles. Tantôt savant fou pour Erle C. Kenton dans L’Île du Dr. Moreau , tantôt capitaine de frégate faisant face aux révoltés du Bounty du film éponyme de Frank Lloyd, il s’est illustré sur terre, sur mer et même – presque – dans les airs, en surplombant Paris du haut de la tour de Notre-Dame dans Quasimodo . Campant le rôle-titre, il profite de ce personnage culte, né de l’imagination d’Hugo, pour laisser libre cours à son talent d’acteur. Oscarisé dès 1934 pour son incarnation du monarque aux multiples conquêtes dans La Vie privée d'Henry VIII , Laughton rappelle que le charisme surpasse tous les canons de beauté. Portrait de l’intemporel Quasimodo de William Dieterle , à l’occasion de l’édition du classique de 1939 dans la collection Patrimoine .

Du théâtre au cinéma

Emporté par un cancer à 63 ans, Charles Laughton n’aura pas eu le temps de mener à son terme la flamboyante carrière initiée par les succès qu’on lui connaît. En témoigne sa filmographie aux 66 titres et l’unique statuette que lui a décernée l’Académie des Oscars®. Un parcours qui comporte de nombreuses pépites, concentrées sur 4 décennies, de 1928 à 1968 . En cette année 1928, le Britannique presque trentenaire voyait les portes du Septième Art s’ouvrir timidement, grâce au court métrage The Tonic , où il joue le père de famille. Pas le type de rôle qui sied habituellement aux acteurs débutants, mais celui qui lui permettra de faire ses premiers pas sur un plateau de tournage.

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Fils d’un couple d’hôteliers, l’aspirant comédien n’imaginait d’abord pas faire carrière au cinéma. Pourtant, après avoir travaillé au sein de l’hôtel familial, puis avoir servi son pays durant la Première Guerre mondiale, il décide de s’essayer aux Arts Dramatiques , à Londres. Après deux années particulièrement formatrices à se produire sur les planches, Charles Laughton goûte au grand écran avec Piccadilly (1929), polar 100% british. Suivront plusieurs drames du même acabit, avant que La Maison de la mort (1932) ne marque le tournant international de sa carrière.

La monstruosité sous toutes ses formes

Cette année-là, Charles Laughton franchit l’Atlantique pour s’installer à New York ; allant même jusqu’à se faire naturaliser Américain par la suite. Partageant l’affiche de ce thriller horrifique avec Boris Karloff et Melvyn Douglas, il fait forte impression sous la direction de James Whales , fraîchement consacré par son premier Frankenstein. Fort de cette prometteuse entrée en matière, Laughton comprend que le genre de l’épouvante peut lui permettre de tirer avantage du visage disgracieux qu’il considérait, jusque-là, comme un frein à sa vocation artistique et qu’il aurait comparé à « l'arrière-train d'un éléphant ». Faisant de ses imperfections son principal atout, Laughton renverse ainsi la vapeur en se spécialisant dans les rôles monstrueux.

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Cette singularité, Charles Laughton la pousse à son paroxysme en interprétant un bossu défini par sa laideur dans Quasimodo (1939). Coutumier des têtes couronnées – on compte une dizaine de rois à sa filmographie – le comédien est cette fois intronisé 'roi des fous' avec ce rôle de rebut de la société. Un rôle cathartique, qui lui vaut de donner la réplique à l’envoûtante Maureen O'Hara (Esméralda) et, surtout, de livrer une de ses prestations les plus bouleversantes. Terriblement émouvant, il touche le public de l’époque en plein cœur ; comme cela devrait toujours être le cas avec les petits et grands spectateurs d’aujourd’hui, grâce à la remise au goût du jour de ce film à voir absolument.

Quasimodo , à (re)découvrir en DVD dans la collection Patrimoine en cliquant ici.

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