Mr. Lucky : Quand la chance sourit à Henry C. Potter
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Exploité en salles sous le titre français Pile ou face, Mr. Lucky reste connu des puristes sous son titre VO. Sorti au cinéma en 1943 , il emprunte quelques effets de style au film noir, tout en s’en détachant grâce au tandem plein d’humour que forment Cary Grant et Laraine Day . Devant la caméra du réalisateur de La Grande Farandole , le plus british des acteurs hollywoodiens campe un escroc du poker, qui va trouver le salut auprès de celle qu’il comptait arnaquer. De quoi glisser un soupçon de romance – la touche H. C. Potter – dans une intrigue toute en légèreté. À découvrir en DVD, au sein de la collection Patrimoine - Romances et Comédies romantiques .
Coup de bluff vs. coup de foudre
Avant de gagner les salles obscures, Mr. Lucky a d’abord été un fait divers, puis un roman écrit par Milton Holmes , coscénariste du film aux côtés d’Adrian Scott . En confiant l’adaptation de Mr. Lucky à l’auteur de l’œuvre originale, Henry C. Potter en préserve l’essence. Un choix judicieux, qui a permis aux lecteurs de voir leurs héros de papier prendre vie, dans le respect de l’histoire initiale. Porté par un Cary Grant en pleine ascension, cité pour la première fois aux Oscars® un an plus tôt avec La Chanson du passé , Mr. Lucky met en scène l’idylle d’un homme et une femme que tout oppose.
Joe le Grec (Grant) est un as de la duperie, qui officie dans les tripots clandestins, en faisant parfois équipe avec un acolyte du même acabit, Zepp (Paul Stewart). Parvenant à éviter la conscription de la Seconde Guerre mondiale grâce à une entourloupe de leur cru, les deux hommes se jouent des règles. Mais, s’il semble dépourvu de morale, Joe n’est pas dépourvu de sentiments, comme le prouve son coup de foudre pour la belle et riche Dorothy (Day). Tandis qu’une idylle naît entre eux, les quiproquos s’enchaînent… et les problèmes aussi !
Succès populaire et critique
Fort d’un vif succès, établi à 1,6 M$ de recettes , Mr. Lucky a porté chance à Henry C. Potter. Plus classique que le délicieusement burlesque Hellzapoppin ' , sorti deux ans plus tôt, il est aussi plus efficace et reste aujourd’hui son joyau. On y retrouve tous les ingrédients d’une bonne comédie des années 1940 : personnages marginaux et attachants, comique de situation et rebondissements à foison.
Répondant au cahier des charges de l’Office of War Information – imposant aux cinéastes d’aborder les questions militaires sous un angle favorable – Mr. Lucky n’est pas dénué d’inventivité pour autant. « L’histoire la plus originale venue d’Hollywood ces derniers mois », s’enthousiasmait d’ailleurs Variety à l’époque. Offrant plusieurs moments d’intense émotion, il fait la part belle au jeu de l’amour et du hasard, en écho à Marivaux et son vaudeville non moins houleux. Formé à la dramaturgie de Broadway , H. C. Potter montre ainsi que la comédie romantique se prête aussi bien aux planches des théâtres qu’au grand écran.
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