Le Danseur du dessus : Le duo Astaire-Rogers prend de la hauteur

Chef-d’œuvre absolu du tandem Fred Astaire / Ginger Rogers, Le Danseur du dessus ( Top Hat , en VO) brille au sommet de leurs dix collaborations, avec un éclat inégalé. Signé du réalisateur qui les connaissait le mieux, Mark Sandrich, ce film est aussi entraînant qu’émouvant et tient les promesses de la comédie musicale. Pépite de ce registre emblématique des années 1930, il est sorti sur les écrans en 1935 et reste, depuis, cher au cœur des cinéphiles. Pleins feux sur ce film à retrouver en DVD dans la collection Patrimoine .

Coup de chapeau

Acrobatique, Le Danseur du dessus l’est autant d’un point de vue narratif qu’en ce qui concerne les pas de danse d’un duo Astaire-Rogers , plus complice que jamais. Aux manettes de sa caméra, Sandrich voit la magie opérer. Devant son objectif, ses virevoltants acteurs se livrent à des entrechats dont ils ont le secret. Variety écrira que « les trois raisons pour lesquelles ce film est immanquable sont : Fred Astaire, 11 chansons d’Irvin Berlin et juste ce qu’il faut de comédie entre les numéros de danse ». Ce à quoi Télérama ajoute :

« Qu'on en soit à la première ou la énième vision du Danseur du dessus, on en garde toujours la nostalgie d'une époque singulière du cinéma américain, où frivolité des intrigues rimait avec volonté absolue d'excellence de la mise en scène »

Ginger Rogers campe la respectable Dale Tremont et Fred Astaire le rôle de Jerry Travers . Ce danseur professionnel est censé être la vedette d’un spectacle d’Horace Hardwick ; alias Edward Everett Horton , dont c’est la seconde des trois collaborations avec le duo. En s’adonnant à des répétitions de claquettes nocturnes dans sa chambre d’hôtel, le danseur un brin inconvenant va s’attirer les foudres de la belle endormie. Tirée de son sommeil, Dale va dire sa façon de penser à son voisin de palier. De cette première rencontre houleuse naîtra une aventure des plus mélodieuses , au rythme du thème de Cheek to Cheek , l’une des plus belles chansons jamais écrites pour le cinéma.

Sans dessus dessous

En dansant 'joue contre joue' dans leur numéro le plus célèbre, Fred Astaire et Ginger Rogers sont au Paradis… et le public aussi ! « Heaven, I’m in Heaven », susurre nonchalamment Astaire à l’oreille de sa partenaire, avant de la faire voler dans les airs sur les notes d’une musique propice à faire se serrer les cœurs. Au sommet de leur art, les comédiens inscrivent leur style inimitable à la postérité et ne se privent pas de se jouer d’irrésistibles quiproquos. Nommé quatre fois aux Oscars® , Le Danseur du dessus n’a pas eu de difficulté à convaincre l’Académie et reste à ce jour l’un des plus vibrants succès de la mythologie Astaire-Rogers. Cité dans les catégories Meilleur film, direction artistique, direction chorégraphique et composition musicale originale, ce bijou de comédie musicale a même évité la banqueroute à la RKO, à l’époque en mauvaise posture sur le plan financier.

Fidèle à l’essence de La Joyeuse Divorcée (1934), il en reprend le modèle narratif, tout en allant au-delà des réjouissances que proposait ce précédent film de Sandrich. Fort d’un scénario co-signé par Dwight Taylor et Allan Scott et de chorégraphies imaginées par Hermes Pan – avec un précieux coup de pouce de Fred Astaire, toujours très impliqué – Le Danseur du dessus concentre tout le talent des étoiles de la comédie musicale. Impossible, en effet, d’oublier ses somptueux décors un peu trop exagérés pour être réalistes, ou le lyrisme qui émane de ses scènes à la douce légèreté. Ayant marqué les esprits, comme la culture populaire, il reste intemporel à plus d’un titre !

Pour retrouver les dix films qui ont façonné la légende de Fred Astaire et Ginger Rogers, rendez-vous avec les Comédies musicales de la collection Patrimoine, en cliquant ici.