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Gunga Din : L’Inde face à son destin

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Gunga Din : L’Inde face à son destin

Le cinéma a souvent puisé son inspiration dans l’Histoire, avec un grand 'H'. Film de guerre, mélodrame ou biopic, nombreux sont les genres à ancrer leurs intrigues dans un passé que les cinéastes aiment revisiter au moyen de la fiction. C’est le cas de Griffith avec le controversé Naissance d’une Nation (1915) – considéré comme le premier long métrage du Septième Art – mais aussi, des années plus tard, de George Stevens avec Gunga Din qui symbolise, à travers un petit porteur d’eau, toute l’intensité d’un pays aux portes de la liberté. Sorti sur les écrans en 1939 , ce film d’aventure donne l’occasion au réalisateur de se plonger dans le poème éponyme de Kipling , pour livrer un instantané de l’Inde colonisée. Surfant sur une mode propice à l’exotisme, il signe une œuvre toute en nuances, à (re)découvrir en DVD au sein de la Collection Patrimoine .

George Stevens, géant aux pieds d’argile

Lorsqu’il réalise Gunga Din , à la veille des années 1940, George Stevens a déjà près d’une quarantaine de titres à sa filmographie, dont une large proportion de courts métrages. Après avoir œuvré comme directeur de la photographie, en collaborant à nombre de sketches de Laurel et Hardy , il entame en 1934 une carrière de metteur en scène non moins prolifique, rodant son style en papillonnant de registre en registre. Fort d’un joli succès avec la romance Désirs secrets (1935), dont Katharine Hepburn tient l’affiche, puis Swing Time (1936) – comédie musicale emmenée par le couple Astaire / Rogers et rebaptisée Sur les ailes de la danse en Français – il s’essaie au film d’aventure avec une œuvre qui lui ressemble : pugnace et sensible à la fois.

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Il s’agit de Gunga Din , dont le nom est directement tiré du poème que Rudyard Kipling publie en 1892. Un demi-siècle après que l’auteur indien ait couché les vers de ce premier Gunga Din sur le papier, le réalisateur hollywoodien s’empare de cette histoire déchirante, pour en faire la trame de son long métrage. Marchant dans les pas du père du Livre de la jungle , il aborde les thèmes du dévouement de soi et de l’intégrité aux valeurs humaines, en faisant le portrait d’un jeune serviteur indien , un bhisti , qui sacrifie jusqu’à sa propre vie à des soldats anglais pourtant méprisants à son égard. Un pitch qui n’est pas sans rappeler le pamphlet contre l’intolérance que réalisera Joseph Losey une dizaine d’années plus tard : Le Garçon aux cheveux verts (1948), également disponible dans la Collection Patrimoine.

La petite et la grande Histoire

8 ans avant que l’Inde n’accède à l’indépendance partielle – puis totale en 1950 – les relations avec le Commonwealth sont tendues et la domination de la couronne remise en question par une frange de plus en plus importante de la population. Un contexte qui n’a pas empêché le producteur Edward Small d’acquérir les droits du poème initial dès 1936 et de développer le projet que Stevens porterait à son terme 3 ans plus tard, en remplacement d’Howard Hawks qui avait d’abord été pressenti. Côté scénario, le tandem Ben Hecht / Charles MacArthur prend les rênes de l’histoire, en étoffant l’œuvre de départ avec des nouvelles issues de la collection Soldiers Three . En clin d’œil à Kipling, les deux scénaristes intègrent des lignes de son poème dans la séquence finale ; bien que plusieurs vers aient subi la censure du Code Hayes.

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Face caméra on retrouve un beau casting, avec Cary Grant, Victor McLaglen et Douglas Fairbanks, Jr dans les rôles des trois militaires auxquels Gunga Din vient en aide et Sam Jaffe dans le rôle-titre. Joan Fontaine est également présente au générique, prêtant ses traits à la belle Emmy Stebbins, un an avant sa consécration grâce à Rebecca d’Hitchcock. Toujours labélisé 92% 'fresh' par Rotten Tomatoes aujourd’hui, Gunga Din est qualifié de « signifiant culturellement » par la Bibliothèque du Congrès. Pour l’anecdote, les rôles de Grant et Fairbanks ont été inter-changés car, selon la légende, la répartition finale s’est jouée à pile ou face. Une chose est certaine, avant d’être auréolé de deux Oscars pour Une Place au soleil (1950) et Géant (1955), George Stevens brillait déjà avec Gunga Din .

Pour (re)découvrir ce film, idéal pour petits et grands, en DVD dans la collection Patrimoine cliquez ici.

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