Collection Patrimoine : Des pépites remastérisées à découvrir en DVD et en famille

Biberonné aux films noir et blanc projetés dans les cinémas de quartier de Little Italy, Scorsese – prochain lauréat du Prix Lumière – prouve que la cinéphilie peut commencer très jeune. On assiste même à un regain d’intérêt pour les films anciens, au point qu’un marché du film classique a vu le jour à Lyon, en marge du Festival Lumière de Thierry Frémaux ; dont la passion pour cette catégorie de films avait déjà conduit le Délégué général du Festival de Cannes à initier la section Cannes Classics. Après le Western et l’Aventure , c’est sous le signe de la Famille que la collection Patrimoine se poursuit. Adaptée au jeune public, elle a été spécialement imaginée pour plaire aux spectateurs en herbe, en se déclinant à travers des contes bien connus ou des histoires dont le héros est haut comme trois pommes. Que vos bambins aient déjà le goût du cinéma ou qu’ils n’aient encore jamais vu de film ancien, la remastérisation optimale de ces cinq pépites ne manquera pas d’éveiller leur cinéphilie. De quoi ravir parents et enfants !

Les Aventures de Tom Pouce (1958)

Nourrissant l’imaginaire des plus jeunes depuis sa naissance dans le folklore britannique, puis sa popularisation sous la plume des frères Grimm en 1819, Tom Pouce est aussi attachant qu’intemporel. Transposé sur grand écran pour la première fois par George Pal à la fin des années 1950, il a conquis un nouveau public avec ses aventures miniatures… et musicales ! Dans la veine des comédies chantantes et dansantes dont la MGM avait déjà fait sa spécialité à cette époque, le film enchaîne les rebondissements au rythme de mélodies entraînantes. Ayant dédié une large partie de sa filmographie au registre de la féérie, le réalisateur de La Belle au bois dormant (1935), La Machine à explorer le temps (1960) et Atlantis, terre engloutie (1961) a su s’imposer comme l’expert du film pour enfants en son temps, comme le prouve Les Aventures de Tom Pouce , où on suit les péripéties du fils d’un bûcheron, dont la particularité est d’être aussi petit qu’un pouce.

Le Garçon aux cheveux verts (1948)

Loin des improbables teintures punks, Le Garçon aux cheveux verts est une subtile façon pour Joseph Losey d’aborder le thème du droit à la différence. Leitmotiv de son œuvre, cette thématique a souvent été traitée sous l’angle du thriller par le metteur en scène de The Servant (1963) et Monsieur Klein (1976). Pour son premier long métrage, c’est le registre de la comédie dramatique qu’il choisit. Couchée sur le papier par Betsy Beaton , avant que Ben Barzman et Alfred Lewis Levitt ne lui donnent une ampleur cinématographique en faisant du roman original un scénario efficace, l’histoire n’est pas sans rappeler celle du Vilain Petit Canard d’Andersen . Toutefois, les enjeux auxquels elle appelle ne s’arrêtent pas là. À travers le rejet dont est victime Peter – pupille de la Nation dont les cheveux se colorent involontairement – c’est à la fois le racisme, l’intolérance et la peur de l’autre que Losey condamne.

La Malédiction des hommes-chats (1944)

Résolument fantastique, La Malédiction des hommes-chats propulse le spectateur au cœur d’un monde où l’imagination est le maître-mot et où tout semble possible. Cultivant un brin de suspense, qui ne sera pas pour déplaire aux amateurs de frissons, ce film coréalisé par Robert Wise et Gunther von Fritsch est considéré comme la suite non-officielle de La Féline (1942) par les puristes. Produit par la RKO, il fait la part belle au duo Kent Smith / Simone Simon , grâce à une intrigue où les fantômes du passé reviennent auprès des vivants en étant invoqués via un anneau magique. C’est l’expérience que va faire la petite Amy, une fillette réservée et solitaire qui va se servir du fameux anneau pour faire la connaissance d’Irena. Disparue mystérieusement, celle-ci est la première femme du père d’Amy, mais l’enfant espère surtout qu’elle deviendra sa première véritable amie.

Quasimodo (1939)

On ne présente plus Quasimodo, bossu lui aussi esseulé, qui veille sur Paris du haut des tours de Notre Dame, à l’abri des regards. Pourtant, si les adaptations du classique de Victor Hugo sont légion, celle que William Dieterle livre à la veille de la Seconde Guerre mondiale vaut qu’on s’y attarde. Confiant le rôle-titre à l’oscarisé Charles Laughton , il choisit l’envoûtante Maureen O'Hara pour lui donner la réplique sous les traits d’Esmeralda la gitane. Un tandem de choc et de charme, qui porte le film avec panache. Bien que le jeune public soit moins familier de cette version que de celle de Disney, le Quasimodo de Dieterle parvient à susciter une belle émotion grâce au jeu prégnant de ses acteurs et à la qualité de sa mise en scène. Jeux de clair-obscur, dialogues ciselés et savante utilisation du hors-champ font de ce film un modèle du genre. Une belle leçon de cinéma , qui apporte un autre éclairage sur une histoire qu’on ne se lasse pas de redécouvrir.

Gunga Din (1939)

Avec son titre qui sonne comme un cri de guerre, Gunga Din est un film d’aventure vivifiant et plein de suspense. À la croisée de l’action et de la comédie, il prend sa source dans un poème de Kipling , l’auteur du Livre de la jungle . Si le père de Mowgli est tout désigné en matière de contes pour enfants, George Stevens est quant à lui resté célèbre pour la fresque américaine qu’il tourne en 1956 et qui marquera l’ultime apparition de James Dean à l’écran, Géant . Au générique de Gunga Din, on retrouve d’autres légendes du cinéma US, à l’instar de Cary Grant, Douglas Fairbanks Jr. et Joan Fontaine . Sur fond de colonialisme et dans le décor exotique de l’Inde des années 1930, Stevens met en images l’héroïsme d’un Indien, qui va prendre tous les risques pour venir en aide à l’armée britannique. Un film qui prône le courage et la camaraderie, avec une pointe d’humour insufflant une belle légèreté à ce film qui gagne à être connu.

Pour découvrir ces cinq trésors remastérisées dédiés aux petits comme aux grands, rendez-vous dès à présent sur la boutique de la collection Patrimoine, en cliquant ici.