En piste avec Fred Astaire et Ginger Rogers pour la Journée Internationale de la danse

En ce 29 avril, qui marque la 34e Journée Internationale de la danse , plein feu sur la comédie musicale. Déroulant le tapis rouge aux incontournables claquettes et entrechats, ce genre cinématographique virevoltant entraîne le public au cœur d’histoires légères, narrées en musique. Si un air d’Irving Berlin permet de faire progresser l’intrigue en quelques notes, c’est aussi vrai pour les pas de danse qu’Hermes Pan a chorégraphiés côté coulisses. Puisqu’un numéro de danse vaut parfois mieux qu’un grand discours, place au sixième art avec le duo Astaire-Rogers, à retrouver en DVD dans la collection Patrimoine.

Un duo qui swingue

Lorsqu’ils se rencontrent en 1930, sur les planches de Broadway, Fred Astaire et Ginger Rogers n’ont pas la même connaissance de la danse, mais en partagent la passion. Donnant l’impression d’avoir dansé avant d’avoir su marcher, Astaire est aussi expérimenté que talentueux. C’est l’exotique Carioca (1933) de Thornton Freeland qui signe leurs débuts face caméra. En prenant sa jeune partenaire par la main, Astaire va lui transmettre sa maîtrise de la scène et lui apprendre à occuper l’espace en se mouvant avec style. Douée d’une grâce naturelle, Rogers – de 12 ans sa cadette – n’a, pour sa part, que rarement dansé en public. En ce début d’années 1930 , qui allait initier leur foisonnante collaboration artistique, tous deux s’échauffent.

Très vite, leur tandem fait des étincelles et entraîne un public conquis de 1933 à 1949, dans 10 comédies musicales qui inscrivent leurs noms dans la légende de l’âge d’or hollywoodien. Pourtant, si les numéros de danse qu’on y découvre paraissent faciles, que les corps semblent ne peser aucun poids et que les enchaînements se succèdent avec une formidable fluidité, cette aisance apparente masque un travail préparatoire colossal . Les heures passées à répéter inlassablement les mêmes pas et les mêmes portés acrobatiques seront récompensées par un succès international, intact 8 décennies plus tard.

Hermes Pan, chorégraphe discret

Dès Carioca , la barre est haute. Même très haute puisque l’un des numéros restés célèbres est celui qui se déroule en plein air, sur les ailes d’un avion et qu’une danse sera créée à partir de ce film : la carioca , dansée parodiquement dans La Cité de la Peur par les irrésistibles Alain Chabat et Gérard Darmon. Comment oublier, aussi, le tango Orchids in Moonlight de ce premier film dépaysant ? Dans la foulée, La Joyeuse Divorcée (1934) prolonge l’élan sous des influences french cancan , avant de laisser la scène au swing jazzy de Roberta , l’année suivante. Une entame de parcours sous le signe de la diversité artistique comme on assiste chaque fois à des numéros éclectiques. Aux ficelles de ces époustouflantes chorégraphies, le discret Hermes Pan œuvre en arrière-plan.

Génie des séquences dansées qui ont fait le succès du fameux duo, ce chorégraphe méconnu du public ne bénéficiera pas de la même renommée que ceux qu’il a aidés à conquérir le grand écran. Pourtant cité à deux reprises à l’Oscar des meilleures chorégraphies pour Le Danseur du dessus (1935) et Sur les ailes de la danse (1936), il peinera longtemps à ce que son travail soit reconnu et que son nom soit crédité. La consécration ne viendra finalement pas de sa fidèle collaboration avec Astaire et Rogers, mais de Demoiselle en détresse , qui lui permet de décrocher la précieuse statuette en 1938. Pan, un orfèvre de la danse, qui rappelle que les grands danseurs ont de précieux anges gardiens en coulisses.

Tango, cha-cha-cha, charleston… Avec Fred Astaire et Ginger Rogers c’est tous les jours la Journée Internationale de la danse ! Rejoignez-les sur la piste de leurs 10 comédies musicales en DVD, grâce à la collection Patrimoine , en cliquant ici.