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Le Faucon maltais : Inimitable Peter Lorre

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Le Faucon maltais : Inimitable Peter Lorre

Premier des six films que John Huston et Humphrey Bogart tourneront ensemble, Le Faucon maltais (1941) initie une autre rencontre qui a fait date : celle du réalisateur au cigare avec un acteur de talent, Peter Lorre . Ayant souvent incarné le visage du mal à l’écran, celui-ci retrouvera Bogart l’année suivante à l’affiche de Casablanca , dans un rôle le rôle déchirant d’un personnage au funeste destin… Ici Lorre incarne un être empreint de mystère possédant l’ambivalence qu’il affectionne tant. Le Faucon maltais , à retrouver dans le coffret DVD Blu-ray™ Huston . Disponible en cliquant ici.

Unique en son genre

En une centaine de films, Peter Lorre a marqué l’histoire du cinéma, tout en donnant l’impression d’être différent à chaque apparition. À la fois gueule de cinéma et comédien multifacettes , il s’imprégnait de ses personnages, si détestables soient-ils, en leur insufflant son petit supplément d’âme. Un exercice qu’il applique au Faucon maltais , en se glissant dans la peau de Joel Cairo , homme peu recommandable qui cherche à mettre la main sur la fameuse statuette du titre. Les deux pieds ancrés dans l’âge d’or du film noir , il livre une performance de haut rang. Pourtant, quand on se penche sur son palmarès, on ne décèle ni Golden Globe® ni Oscar®. En dépit de son exemplaire carrière, Peter Lorre fait partie des grands oubliés de l’Académie. Le public, lui, ne l’a jamais oublié.

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Originaire d'Autriche-Hongrie , Peter Lorre connaît une enfance difficile. Fils de militaire réserviste, il est frappé par le premier drame de sa vie à l’âge de 4 ans, lorsqu’il perd sa mère. Le remariage de son père avec la meilleure amie de celle-ci apporte un peu de baume au cœur à l’enfant. Peter (qui s’appelle encore László ) grandit ainsi au sein d’une famille recomposée , puisqu’à la fratrie de trois enfants qu’il forme avec ses deux frères cadets, s’ajoutent deux demi-frères et sœurs. Tout ce petit monde déménage à Vienne et c’est sur les planches des théâtres autrichiens que l’acteur en devenir fera ses premiers pas d’artiste, à 17 ans.

Anti-manichéen

Dès cette époque, Peter Lorre fréquente les milieux intellectuels , animé par une soif de découverte. Il étend ses horizons au reste de l’Europe : il fait d’abord un passage par l’Allemagne et la Suisse, avant de revenir s’installer à Berlin , alors en pleine effervescence culturelle. Sa rencontre avec Bertolt Brecht lui vaut d’être initié au cercle théâtral berlinois. C’est le moment que Lorre choisit pour se lancer dans le septième art. Après deux apparitions mineures, il décroche le rôle de la consécration, grâce à Fritz Lang , qui lui offre le rôle-titre d’M le Maudit (1931). Il y incarne un personnage ombrageux et anti-manichéen qui sera désormais sa marque de fabrique. Avec ce rôle de tueur d’enfant, le comédien débutant fait forte impression.

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« Celui qui n’a pas vu, au moins une fois dans sa vie, le sadique Peter Lorre (…) suivre une petite fille en sifflotant un air du Peer Gynt de Grieg, celui-là n’est pas un vrai cinéphile » (L’Express)

Devant l’accession d’Hitler au pouvoir en 1933, Peter Lorre doit fuir l’Allemagne nazie. Il se réfugie un temps à Paris , puis pose ses valises à Londres où il fait la connaissance d’Hitchcock , mais c’est finalement Hollywood qui lui tend les bras, comme à nombre d’autres expatriés dans le même cas. Longtemps abonné aux rôles secondaires de luxe, Lorre marque surtout les esprits avec Le Faucon maltais, Casablanca, Arsenic et vieilles dentelles ou encore 20.000 lieues sous les mers . On notera également qu’en 1944 Jean Negulesco lui confie, une fois n’est pas coutume, le rôle du protagoniste dans le thriller Le Masque de Dimitrios . Encore une déclinaison des nombreux masques que portait la star !

Morphinomane, Peter Lorre succombe à un AVC en 1964, à l’âge de 59 ans. Il laissera derrière lui l’image d’un maestro du cinéma, auquel Tim Burton rend hommage dans Les Noces Funèbres (2005).

Le Faucon maltais , à retrouver dans le coffret DVD Blu-ray™ John Huston. Disponible en cliquant ici.

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