Warner Bros. Actualités Ce que vous ne saviez peut-être pas sur Citizen Kane

Ce que vous ne saviez peut-être pas sur Citizen Kane

Publié

Ce que vous ne saviez peut-être pas sur Citizen Kane

Cerise sur le gâteau de la section Cannes Classics 2015, Citizen Kane (1941) se prépare à éblouir les festivaliers avec une projection exceptionnelle en version restaurée 4k le 20 mai dans la salle Bunuel du Palais des Festivals, précédée du documentaire This is Orson Welles à 19h. Également attendu au rayon Blu-ray / DVD dans un coffret prestige inédit, il est sous le feu des projecteurs à l’occasion du centenaire d’Orson Welles. De quoi rendre ses lettres de noblesse à ce chef-d’œuvre toujours considéré comme le meilleur film de tous les temps par l’American Film Institute plus de 70 ans après sa sortie initiale et qui continue d’inspirer les cinéastes tout en fascinant les spectateurs. Un plébiscite unanime, qui fait de Citizen Kane un modèle de réussite, dont les puristes cherchent encore à percer les secrets… Entre audace stylistique et prouesse narrative : chronique d’un succès.

En 1941, lorsque Citizen Kane sort sur les écrans, Orson Welles est seulement âgé de 26 ans et signe son baptême du Septième Art ; à l’exception des premiers tours de manivelle qu’il avait donnés en réalisant des films courts dans les années 1930. Tandis que son jeune âge tranche avec la maturité de cette fresque dramatique – dont l’intrigue se déroule sur plusieurs décennies, couvrant toute la vie du protagoniste – Welles entre de plain-pied dans les hautes sphères hollywoodiennes. Un monde dont il sera un emblématique représentant grâce à une filmographie riche en pépites, autant derrière la caméra, comme réalisateur et scénariste, qu’à travers sa foisonnante carrière d’acteur.

Véritable monstre sacré du cinéma, Orson Welles en maîtrisait les codes mieux que personne. Passionné de théâtre dès l’enfance, il a su restituer la quintessence de cette expression artistique à travers son œuvre, en mettant le jeu de ses acteurs en valeur avec des effets de profondeur de champ léchés et une judicieuse utilisation des plans-séquences, sa 'patte'. Pour rappel, Citizen Kane suit l’ascension et la chute d’un magnat de la presse – Charles Foster Kane, librement inspiré de William Randolph Hearst et incarné par Welles lui-même – depuis sa prime enfance à son dernier souffle. À l’instar de F. Scott Fitzgerald avec Gatsby le Magnifique, le réalisateur peint les doutes et les aspirations de Kane, en faisant de lui une figure quasi mythologique.

Racontée à rebours par l’entremise de flashbacks successifs, l’histoire contient tous les ingrédients d’un drame prégnant : un anti-héros à la personnalité excentrique mais attachante, une pléthore de rebondissements et un suspense haletant de la première à la dernière minute de film. Connu pour son perfectionnisme à toute épreuve, Welles ne s’est posé aucune limite pour mettre en images son scénario ; coécrit avec la complicité du frère de Joseph L. Mankiewicz, Herman J. Mankiewicz, lequel en profite pour faire un caméo sous les traits d’un journaliste. Si bien que Citizen Kane accuse un dépassement budgétaire qui conduit la RKO à laisser beaucoup moins de liberté à son poulain pour leur collaboration suivante, La Splendeur des Amberson (1942).

Convaincu grâce au coup d’éclat de la Guerre des Mondes – l’émission de radio de 1938 dans laquelle Orson Welles simule une invasion extraterrestre – le studio fait un pari risqué avec Citizen Kane, au vu de l’échec commercial qui marque son entame d’exploitation et qui résulte de plusieurs obstacles concordants. Empêché de sortir en Europe jusqu’à ce que la Seconde Guerre mondiale ne prenne fin (les Français devront attendre jusqu’en juillet 1946), le film est surtout dans le viseur d’Hearst qui, ne trouvant pas ce portrait non-officiel à son goût, use de tout son pouvoir pour contraindre les exploitants de salle à le boycotter.

Mais la brillante complexité du film et la vive émotion qu’il véhicule auront finalement raison de l’acharnement du magnat mégalomane, comme le souligne Les Cahiers du Cinéma en évoquant une œuvre qui « résume 40 ans de cinéma tout en prenant le contre-pied de tout ce qui a été fait (…) une déclaration de guerre au cinéma traditionnel et une déclaration d'amour au médium ». Culte à bien des égards, Citizen Kane entretient l’art du détail jusque dans le fameux décor du château de Xanadu, qui prend sa source dans le poème que Samuel Taylor Coleridge avait dédié à l'Empereur chinois Kubla Khan.

Autre 'détail' qui a son importance, « Rosebud » reste l’une des plus célèbres répliques du Septième Art et résonne pour la postérité aux oreilles des cinéphiles, au même titre que l’envoûtante BO que Bernard Herrmann compose – la première de sa carrière – une quinzaine d’années avant de former son légendaire tandem avec Hitchcock. Autant de secrets de tournage à retrouver dans les bonus très complets de l’édition Blu-ray / DVD du coffret Citizen Kane, disponible dès à présent sur la boutique de la Fnac en cliquant ici.

De quoi enchanter la section Cannes Classics du 68e Festival de Cannes (13-24 mai), qui déroulera son tapis rouge à Orson Welles avec la version restaurée de Citizen Kane, ainsi que le documentaire This is Orson Welles – coproduit par TCM Cinéma – projetés dans la salle Bunuel du Palais des Festivals le 20 mai à 19h.

Attention

 
 
Your browser is out-of-date!

Update your browser to view this website correctly.

Produit ajouté au panier