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5 bonnes raisons de (re)découvrir Citizen Kane

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5 bonnes raisons de (re)découvrir Citizen Kane

Dans son imposante demeure de Xanadu, un milliardaire meurt en rendant un dernier souffle pour le moins énigmatique tandis que le mot « Rosebud » disparaît dans les flammes… Résolu à enquêter sur le sens de ce mot et sur les raisons de la chute du magnat de la presse qui avait mis l’Amérique à ses pieds, un journaliste du nom de Thompson (William Alland) décide de retracer le parcours de Charles Foster Kane (Orson Welles). Entre événements marquants et révélations plus inattendues, c’est un pan méconnu de la vie de Kane qu’il découvre. Mais quand on est aussi puissant que mégalomane, sait-on encore ce qui est vraiment essentiel ?

Une question à laquelle Orson Welles répond en 1941, en signant ce chef-d’œuvre du Septième Art, encore considéré aujourd’hui comme l’un des meilleurs films de tous les temps (Classement American Film Institute) et qui retrouve ses lettres de noblesse ce mercredi 20 mai au Festival de Cannes, où il sera projeté dans une version 4k inédite, précédée du documentaire TCM Cinéma This is Orson Welles. Un événement qui intervient dans le cadre de l’hommage universellement rendu au monstre sacré qu’était Welles, à l’occasion du centenaire de sa naissance. Pourtant, si Citizen Kane est devenu un objet d’étude pour les aspirants réalisateurs au même titre qu’un film référence pour les cinéphiles, il reste peu connu de la jeune génération.

Il en existe de nombreuses, mais nous avons choisi 5 bonnes raisons de le (re)découvrir :

1) Parce qu’il est culte

Véritable leçon de cinéma d’Orson Welles à ses pairs, Citizen Kane a marqué l’histoire d’Hollywood. Bien que William Randolph Hearst – le véritable milliardaire sur le modèle duquel le protagoniste a été façonné – ait tenté d’empêcher la sortie du film en appelant à son boycott, ce drame poignant a reçu les louanges d’une presse unanime, avant de gagner le cœur du public américain, puis l’Europe à l’issue de la Seconde Guerre mondiale (1946 pour la France). Près de 75 ans après sa sortie initiale, il brille toujours au firmament des pépites de l’Âge d’Or hollywoodien, comme l’a résumé Positif dans sa critique en précisant : « Citizen Kane est un grand film et restera dans l'histoire du cinéma ».

2) Pour Orson Welles

Novice des plateaux de tournage lorsqu’il réalise Citizen Kane, Orson Welles n’est pourtant pas inconnu du grand public en ce début d’années 1940 qui marque son baptême cinématographique. Homme de théâtre et de radio, il a concilié ses deux passions dans une émission restée célèbre pour avoir terrifié les auditeurs à la veille d’Halloween 1938 : La Guerre des mondes. Simulant une invasion extraterrestre de grande ampleur, il a gagné ses galons de maître de l’illusion avant de mettre ce talent à profit d’une carrière cinématographique sous l’aile de la RKO. À seulement 26 ans, le jeune prodige fait ainsi son entrée dans un monde qui le fascine et auquel il consacrera l’ensemble de sa vie, tirant sa révérence – posthume – dans Someone to Love (1987), un film sorti deux ans après sa mort et qui sera sa dernière apparition à l’écran. Un artiste aux mille facettes, dont une part du mythe est concentrée dans Citizen Kane.

3) Pour son casting

Au combien personnel pour Welles, Citizen Kane s’impose comme un film miroir pour le cinéaste, qui n’hésite pas à rendre hommage à l’homme qui l’a élevé à partir de l’âge de 15 ans lorsqu’il est devenu orphelin : Maurice Bernstein, puisqu’il confie à Everett Sloane le soin de l’incarner à l’écran. Autre caméo qui a son importance, Herman J. Mankiewicz – le frère de Joseph L. Mankiewicz et coscénariste de Citizen Kane – fait une apparition éclair sous les traits d’un journaliste. Portant l’intrigue en se glissant dans le rôle de Jedediah Leland, Joseph Cotten en profite quant à lui pour signer sa troisième collaboration avec Welles, comme les deux hommes s’étaient déjà croisés au théâtre et dans les premiers courts métrages du réalisateur. Tandis que l’on doit à Agnes Moorehead d’insuffler une touche de féminité au casting, la BO prégnante qui accompagne le film est l’œuvre d’un Bernard Herrmann débutant. Non crédité au générique, le compositeur est alors à l’aube d’une carrière qui connaîtra son essor une quinzaine d’année plus tard grâce au légendaire tandem qu’il forme avec Hitchcock.

4) Pour sa construction formelle et narrative

Rivalisant d’originalité et d’audace stylistique, Citizen Kane impressionne d’abord par sa narration en flashbacks. Un parti pris artistique qui tranche avec les codes de l’époque, à l’instar de la judicieuse utilisation de la profondeur de champ. Au moyen de différentes focales et de décors volontairement construits en longueur, Welles restitue par l’image l’impression de puissance et de solitude qui émane de Kane. Un tour de force qui prend d’autant plus d’ampleur avec les nombreux plans séquence qui ponctuent le film. Cette fluidité des mouvements de caméra facilite l’immersion du spectateur dans l’histoire, tout en rappelant l’étonnante maîtrise dont Orson Welles fait preuve pour mettre en scène son premier film. À cela s’ajoutent des effets de plongées/contre-plongées magnifiant la grandeur du personnage – ou inversement – ainsi que de nombreux trucages chers au cœur de l’illusionniste que Welles rêvait d’être depuis sa rencontre avec Houdini. Autant d’éléments qui expliquent l’impact de Citizen Kane auprès des spectateurs de l’époque et qui prouvent sa modernité.

5) Parce qu’il est intemporel

Une modernité pérenne au fil des ans, comme le montre l’enthousiasme général que l’annonce de la sélection cannoise du film a suscité. « Un film coup de poker, un film au bluff : un film de génie. Citizen Kane est un chef-d'œuvre », loue Télérama, dans la veine du Monde qui évoque sans détour le brio dont Welles fait preuve en insistant : « Il est impossible (…) de ne pas être fasciné par la puissance d'expression du réalisateur ». Comme à son habitude, ce dernier ne fait pas dans la demi-mesure. Souhaitant faire de ce film une œuvre pamphlétaire destinée à conjurer les travers de la société américaine, Welles a d’abord imaginé de l’intituler American. Interrogé sur la personnalité ambivalente du personnage qu’il incarne à l’écran, le réalisateur a confié : « Le public est seul juge. Kane est à la fois un idéaliste et un escroc, un très grand homme et un individu médiocre. Tout dépend de celui qui en parle. Il n'est jamais vu à travers l'œil objectif d'un auteur », avant de conclure : « Le but du film réside d'ailleurs plus dans la présentation du problème que dans sa solution ».

Un mystère à percer grâce au coffret prestige dans lequel Citizen Kane se décline à présent ! Édité pour la première fois en Blu-ray, le chef-d’œuvre d’Orson Welles est à (re)découvrir dans une version remastérisée à partir du master original, accompagnée de suppléments collector inédits, dont un livre de 84 pages avec des photos rares, des story-boards, des anecdotes sur le tournage, des affiches et des documents d’époque. Idéal pour les cinéphiles, ce coffret exceptionnel est disponible dans les bacs ou en ligne en cliquant ici.

Et, pour rappel, n’oubliez pas que Citizen Kane sera projeté ce mercredi 20 mai dans la salle Bunuel du Palais des Festival, dans le cadre de Cannes Classics, à 19h.

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