Festival de Cannes : Top départ de la 68e édition !

Né à l’issue de la Seconde Guerre mondiale sur les bords de mer d’une ville qui allait devenir la cité du cinéma chaque mois de mai, le Festival de Cannes règne sur le Septième Art en conservant son statut de référence mondiale, grâce à une recette qui a fait ses preuves : authenticité, glamour et audace. Décrit comme « une sorte de photographie à la fois éphémère et durable (…) de ce qu’est l’Art du Cinéma » par son Délégué Général Thierry Frémaux, l’esprit du Festival de Cannes a longtemps été incarné par Gilles Jacob, qui cède aujourd’hui la présidence à Pierre Lescure pour revêtir le costume de Président d’Honneur. Pour monter les 24 marches du mythe cannois, nœuds papillon et robes de gala sont de rigueur. Néanmoins, derrière les paillettes, cette manifestation ultra-médiatisée renferme une histoire plus confidentielle. À l’occasion du coup d’envoi de sa 68e édition, retour sur les dates-clés du Festival et sur les temps forts que réserve le cru 2015.

Chaque année, le Festival de Cannes attire des milliers de professionnels, festivaliers et autres curieux sur La Croisette. Une effervescence qui rappelle que le Festival a un impact direct sur la renommée internationale d’un artiste, tant une carrière peut y émerger ou, à l’inverse, être brisée par un mauvais accueil critique, puisqu’un film est vu simultanément par des médias du monde entier. Les chiffres dévoilés pour l’édition 2015 donnent le tournis. 120.000 visiteurs attendus, 4.600 journalistes accrédités, 400 photographes au bas des marches du Palais, 311 équipes de télévision et 290 de radio, pour un budget total de 20M€. Plus anecdotique : tandis que le red carpet fait 60 mètres de long et est changé deux à trois fois par jour afin d’en préserver l’éclat, l’autre symbole du Festival – la Palme d’Or – se dote quant à elle de 19 branches et fête cette année ses 60 ans d’existence ; auparavant le palmarès récompensait des films par catégories de genre (films d’aventure, policiers, dessins animés, etc).

Si le Festival de Cannes est ce qu’il est, c’est dans son histoire qu’il faut puiser l’explication d’un tel succès. Second festival le plus ancien au monde – mais premier en terme de rayonnement culturel – il est né de la volonté d’une poignée de démocrates d’offrir une réponse libertaire à la Mostra de Venise. Créée en 1932, celle-ci était aux mains du régime fasciste italien jusqu’au sortir de la Guerre et servait d’outil de propagande au Duce, au point qu’il donne son nom au prix suprême : la Coupe Mussolini. Sous l’impulsion de Jean Zay (ministre des Beaux-Arts) et de Philippe Erlanger (Délégué Général), le Festival de Cannes devait se tenir en septembre 1939, mais sera finalement annulé au dernier moment lorsque la Guerre éclate, pour ne naître véritablement qu’en 1946. Cette première édition avortée rivalisait pourtant d’atouts, avec Le Magicien d’Oz de Fleming en Compétition Officielle et Louis Lumière comme Président. En hommage aux 120 ans du Cinématographe, le Festival de Cannes fait un clin d’œil à sa genèse, en dédiant à 68e édition aux frères sans qui le Septième Art n’existerait pas.

Dans la veine des réjouissances à prévoir durant les 11 jours à venir, l’édition qui débute ce soir frappe fort en réservant une plongée post-apocalyptique aux fans de Max Rockatansky avec Mad Max : Fury Road (14 mai), quatrième opus de la saga éponyme. Projeté en avant-première à Los Angeles, ce reboot évènement récolte d’ores et déjà les suffrages de la presse US, qui crie unanimement au chef-d’œuvre : « C’est bien simple, il paraît difficile de trouver une voix dissonante, ou tout simplement une quelconque attaque devant le nouveau film de George Miller », souligne Écran Large. Labélisé 98% 'fresh' sur Rotten Tomatoes, ce film s’impose comme un « triomphe d’imagination débordante de folie, d’action sidérante, d’humour déviant et de performances délivrées en pleine tempête » (Empire). Moins haut en couleurs mais également très attendu des cinéphiles, Citizen Kane (1941) retrouvera ses lettres de noblesse le 20 mai grâce à une projection exceptionnelle 4k de la section Cannes Classics, précédée du documentaire This is Orson Welles à 19h dans la salle Bunuel du Palais.

Une édition 2015 qui promet donc d’être sensationnelle et qui est à suivre en live d’où que vous soyez sur la chaîne officielle du Festival de Cannes.

Enfin, n’oubliez pas que Mad Max : Fury Road taille la route dès demain sur La Croisette (Hors-Compétition) et dans les salles obscures de toute la France !