Cake : Les confidences du casting

Livrant un savoureux morceau d’émotion devant la caméra de Daniel Barnz, qui la dirige dans Cake, Jennifer Aniston prouve avec son rôle de quadra sur la brèche qu’elle ne se résume pas à l’emblématique personnage de Rachel (Friends) et que son jeu est bien plus multifacettes qu’il n’y paraît. Une performance d’actrice encensée par la presse internationale et magnifiée par un film tout en nuances et en sobriété qui avec le registre habituel de la star. Un baptême indé réussi qui a demandé une grande implication de la part de la comédienne, comme elle l’a souligné en interview. Retour sur les coulisses de Cake avec les confidences du casting.

Coutumière des rôles de bonne copine ou de séductrice glamour, Jennifer Aniston fait tomber les artifices à l’affiche de Cake, pour livrer une interprétation sans fard, au plus près de l’intensité de son personnage. Bouleversante sous les traits de Claire Bennett, elle porte de fausses cicatrices pour camper cette accidentée de la vie, qui tente de s’en sortir pour échapper au cauchemar qu’elle vit au quotidien, suite à un drame qui a entièrement changé sa vie. Un ancrage dramatique, à mille lieues du décor de carte postale qu’offre Los Angeles dans l’imaginaire collectif. Daniel Barnz explique : « Le film raconte une histoire qui ne pourrait se passer qu'à Los Angeles. Ce qui m'a intéressé dans ce projet, c'est qu'il brosse un portrait de la ville vue par ses habitants. On est loin des représentations habituelles ».

Souhaitant se démarquer des productions hollywoodiennes dites classiques pour porter le scénario d’un jeune auteur encore inconnu – Patrick Tobin – le réalisateur a beaucoup joué avec les symboles : « Dans Cake, l'obsession pour la cartographie est palpable », souligne-t-il, détaillant : « Le film est constamment traversé par des images de bouchons, de pancartes de signalisations (…), ce qui est assez logique pour une femme qui aspire à retrouver ses repères, malgré son infinie détresse ». Au-delà de l’aspect formel, ce quatrième long métrage est surtout le plus personnel de ce cinéaste indépendant, remarqué en 2008 à Sundance avec Phoebe in Wonderland. « Je pansais moi-même certaines blessures très personnelles », confie Barnz en se remémorant la genèse du projet.

Citée au Golden Globe de la Meilleure actrice pour ce film, Jennifer Aniston incarne un véritable rôle de composition. Un challenge qui lui a valu de défendre les couleurs du film au prestigieux TIFF, l’an dernier, en charmant les médias grâce à sa performance. Dans un entretien accordé à Variety à cette occasion, Jennifer Aniston a noté qu’il s’agissait d’un rôle « difficile sur le plan émotionnel et physique », mais qui représente « bien plus qu’un rêve » pour elle. Consciente du virage à 180° que Cake provoque dans sa carrière, la comédienne évoque le personnage de Claire en ces termes :

« Le voyage de cette femme est déchirant mais tellement exaltant. Malgré son traumatisme, elle tente de garder la tête sur les épaules, ce qui la rend attachante ».

Une personnalité atypique, qui est au cœur de Cake et qui a immédiatement conquis Ben Barnz à la lecture du script. À la fois producteur du film et complice de longue date du réalisateur, celui-ci indique, quand on l’interroge sur le peu d’empathie que suscite Claire au premier abord : « Lorsque c'est une comédienne profondément généreuse et bienveillante qui campe un personnage pareil, on est plus enclin à lui pardonner ; bien plus, en tout cas, que s'il s'agissait d'une actrice de nature caustique et distante ». Revenant sur le look très marqué que l’actrice arbore à l’écran, il précise : « Après notre essai maquillage (...) on a compris que Jen [Aniston] était partante pour jouer le jeu à fond ».

Pour découvrir l’incroyable performance de l’ex-Rachel de Friends à l’affiche de Cake, rendez-vous au cinéma sans plus attendre !