Hommage à Bette Davis : retour sur l’incroyable vie de la reine d’Hollywood

Ce dimanche 6 octobre marquait le triste 30e anniversaire de la mort de Bette Davis. Véritable symbole du cinéma et de la Warner, mais aussi femme de poigne avant-gardiste et insoumise, l’actrice a marqué l’histoire du 7e Art comme peu l’ont fait. Portrait de celle dont les yeux et le talent brilleront toujours à travers le grand écran.

Les beaux yeux au cinéma

Elle est l’une des rares à pouvoir transpercer le cœur du public en un seul battement de cils. Voilà maintenant 30 ans que Bette Davis nous a quittés. Le 6 octobre 1989, la première dame du cinéma tirait sa révérence, à l’hôpital américain de Neuilly-sur-Seine, à 81 ans. Une étoile qui, avant de rejoindre les autres, a passé la plus grande partie de sa vie à briller derrière l’écran grâce à un travail acharné. Preuve en est avec la phrase “She did it the hard way" (Elle a vécu sans concessions), qui orne sa dernière demeure. En huit décennies, dont près de six passées devant la caméra, la source d’inspiration du tube de Kim Carnes, Bette Davis eyes, n’a en effet jamais cédé du terrain et a toujours eu à cœur d’avancer selon ses principes.

C’est le 5 avril 1908 que Ruth Elisabeth Davis voit le jour, à Lowell, dans le Massachusetts. Rejetée par son père qui quitte le domicile familial alors qu’elle n’est âgée que de 7 ans. Elle et sa sœur Barbara - instable et dont elle s’occupera toute sa vie - sont alors élevées uniquement par leur mère, une photographe passionnée de cinéma. C’est elle qui donne l’amour du jeu à son aînée. À 20 ans, celle qui se fait désormais appeler Bette, en hommage au roman de Balzac La cousine Bette, intègre une troupe dirigée par George Cukor (Une étoile est née, My Fair Lady) et fait ses premiers pas à Broadway dans Broken Dishes. 1930 : Davis pose ses valises à Los Angeles, sa carrière sur grand écran peut démarrer. Après un premier film (The Bad Sister, sorti en 1931), les portes du cinéma s’ouvrent à elle grâce à l’épaule de George Arliss, son ancien professeur et star de la Warner. Personnage central de L’Homme qui jouait à être Dieu, la comédienne tourne ensuite neuf films en treize mois et tient l’un des rôles principaux d’Une Allumette pour trois : le phénomène Davis est en marche.

Queen B.

Véritable bourreau de travail, Bette Davis enchaîne les projets et signe un contrat de 7 ans avec la Warner : elle y restera finalement 9 de plus. Après s’être battue pour incarner Mildred, l’héroïne antipathique de L’Emprise qui lui vaut les louanges de la critique, elle connaît la consécration à 28 ans, en étant couronnée de l’Oscar de la Meilleure actrice pour L’Intruse. Si elle claque la porte à Jack Warner et lui intente un procès qu’elle perd, l’actrice gagne le respect du grand patron. Celui-ci lui rembourse les frais de son action et prend conscience de l’immense talent de la jeune femme. Incarnant des personnages taillés sur-mesure (Femmes marquées avec Humphrey Bogart, Une certaine femme avec Henry Fonda…), Bette Davis refuse pourtant d’enfiler le costume de Scarlett O’Hara dans Autant en emporte le vent. La faute d’Errol Flynn, devant incarner Rhett Butler à l’origine, et qu’elle n’estime pas à la hauteur du projet. Qu’importe, sa superbe interprétation de L’Insoumise lui permet de décrocher son second Oscar, en 1938 et la hisse sur le podium de reine d’Hollywood.

De La Vie privée d’Elizabeth d’Angleterre à Victoire sur la nuit, en passant par La Vieille Fille, La Vipère ou Une Femme cherche son destin : ses rôles sont acclamés par tous, et ce, notamment lorsqu’elle incarne des “garces” comme elle le soulignait elle-même : “Pourquoi je joue aussi bien les garces ? Parce que je n’en suis pas une. C’est sans doute pour ça que Joan Crawford joue toujours des dames respectables.” Son ultime film pour la Warner, sorti en 1949, s’intitule d’ailleurs tout simplement... La Garce !

Mourir sur scène

Le caractère (trop) bien trempé de Bette Davis la conduit à démissionner de la présidence de l’Académie des Oscars, en 1941, elle qui était pourtant la première femme à accéder à ce titre. La mort de son deuxième mari, Arthur Farnsworth, en 1943, n’arrange pas les choses et la star fait alors vivre un enfer aux équipes sur les plateaux. 1942, l’association Hollywood Canteen qu’elle fonde et qui apporte nourriture et divertissement aux combattants de la seconde guerre, lui prend beaucoup de son temps et de son énergie. Elle met aussi sur son chemin William Grant Sherry, à qui elle dit “oui” en 1945 et qui lui offre son premier enfant deux ans plus tard : Barbara, du nom de sa sœur. Bette Davis met alors sa carrière entre parenthèses durant plus d’un an, et peine à retrouver des projets à sa hauteur à son retour. Ce n’est qu’en 1950 qu’elle obtient son magnifique rôle de Margo Channing, dans Eve, film grâce auquel elle rencontre Gary Merrill. Mariés, les deux acteurs adoptent un petit Michael ainsi qu’une petite Margot, atteinte d’un retard mental. Après un nouveau divorce en 1960, la comédienne est confrontée à la mort de sa mère. Un coup dur qui n’empêche pourtant pas Bette de relancer sa carrière avec Qu’est-il arrivé à Baby Jane (1962) dans lequel elle donne la réplique à sa grande rivale : Joan Crawford.

Tandis qu’elle est victime d’une attaque, se retrouve très diminuée physiquement et s’éloigne du 7e Art, l’actrice voit sa fille la descendre en flèche, en 1985, dans son livre B.D. “Elle aurait pu attendre que je sois morte”, lancera Bette Davis face à ce camouflet. 1987 lui offre son dernier rôle phare, dans Les Baleines du mois d’août. Bette Davis meurt deux ans plus tard, emportée par un cancer du sein. Son aura, son talent et ses fameux yeux, ne quitteront quant à eux jamais notre paysage.

Retrouvez tous les plus beaux grand films de Bette Davis dans un sublime coffret DVD.