Warner Bros. Actualités Rencontre : Ron Howard se confie à cœur ouvert

Rencontre : Ron Howard se confie à cœur ouvert

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Rencontre : Ron Howard se confie à cœur ouvert

De passage à Paris pour s’entretenir avec la presse avant la sortie d' Au cœur de l’Océan (9 décembre) , Ron Howard s’est prêté au jeu des questions / réponses lors d’une rencontre privilégiée avec une poignée de journalistes. Très attendu, le dernier film du réalisateur d’Un Homme d’exception et de Rush dresse le portrait d’un mythique personnage ayant existé – après le mathématicien John Forbes Nash Jr. et le pilote de Formule 1 James Hunt – en s’intéressant à un marin au destin hors du commun. Owen Chase , chasseur de baleine confronté, en 1820, au gigantesque cachalot qui a inspiré Melville avec Moby Dick . Pour l’incarner, le réalisateur fait appel à son acteur de prédilection, le « charismatique » Chris Hemsworth , comme il le décrit lui-même. Morceaux choisis.

« L’océan a quelque chose d’effrayant »

C’est par ces mots que Ron Howard a évoqué Au cœur de l’Océan, hier soir, dans les salons d’un grand hôtel parisien. Casquette sur la tête et barbe de trois jours, le cinéaste a des airs d’irrésistible loup de mer et son habituel sourire en coin détend d’emblée l’atmosphère. Animée par Jean-Pierre Lavoignat , cette rencontre est l’occasion pour lui de revenir sur la genèse du projet : « Je n’aime pas spécialement l’océan, ça me fait peur », confie-t-il, expliquant : « J’ai toujours été fasciné par les drames qui se déroulent en mer », tout en citant John Huston et son Moby Dick de 1956 ainsi que Wolfgang Petersen au registre de ses références : « Le Bateau est l’un de mes films préférés », précise-t-il, avant de raconter une anecdote qui éclaire sa crainte de l’océan :

« Quand j’étais enfant j’ai joué dans un épisode de la série Route 66, où je devais plonger dans l’océan. Je savais nager mais je n’avais jamais mis un pied dans l’océan, j’étais terrifié. (…) Moins d’une heure plus tard, ils sortaient un immense requin hors de l’eau, à quelques mètres de là où je trouvais »

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De quoi donner envie à Ron Howard de rester sur la terre ferme. Fort heureusement, il a choisi de prendre le contre-pied, en conjurant sa peur avec le Septième Art ; la catharsis des cinéastes. « Je voulais faire un film se déroulant entièrement dans l’océan », indique-t-il, disant que l’océan est revenu comme un leitmotiv dans sa filmographie : « Avec Splash, j’ai appris la plongée sous-marine (...) puis j’ai eu envie de faire un film sur le Rainbow Warrior de Greenpeace et sur Le Loup des mers de Jack London », pour finalement jeter son dévolu sur l’équipage de l’Essex . Des hommes poussés dans leurs derniers retranchements après que leur navire ait fait naufrage, pliant sous la force dévastatrice d’un monstre des mers auquel on ne peut se mesurer. Second du Capitaine mais véritable héros de l’histoire, Owen Chase « gagne en humilité » à la suite de ce face-à-face avec la baleine et c’est cette évolution de sa personnalité que Ron Howard a souhaité mettre au centre du film.

Un tournage exigeant

« C’est le film le plus compliqué que j’ai réalisé »

Repoussant les limites de la mise en scène et de l’audace stylistique, Ron Howard s’est lancé dans la première aventure 3D de sa carrière. Mentionnant « la combinaison de défis techniques et logistiques », il détaille le défi qu’il a fallu relever, en confiant que « chaque jour avait son lot de complications et de résolution de problèmes, ce qui était challengeant ». Le tournage a duré 72 jours et n’a pas été sans danger, comme le rapporte le réalisateur en faisant une révélation qui montre que Chris Hemsworth ne démérite pas à sa réputation d’acteur audacieux :

« Sur la plage volcanique où se déroule l’une des scènes, nous n’avions pas l’autorisation d’aller dans l’eau pour des raisons de sécurité. Les courants contraires et les conditions nous semblaient difficiles, mais Chris, qui était alors très maigre, disait 'je suis un surfeur, je peux te dire que je ne risque rien’. Alors que je réfléchissais à un moyen de tourner la scène autrement, j’ai cherché Chris des yeux et, bien sûr, il était déjà en train de faire des bonds dans l’eau ! »

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Louant l’implication de Chris Hemsworth dans ce projet, Ron Howard a aussi tenu à saluer la performance d’acteur de l’ensemble du casting et en particulier leur impressionnante perte de poids . Interrogé sur ce point et sur sa décision de ne pas recourir à des effets spéciaux, le réalisateur observe : « Pour les comédiens c’était important de s’impliquer complètement dans leurs rôles », nuançant : « Ils ont été suivis de près par des nutritionnistes. (…) J’ai même demandé conseil à Tom Hanks qui avait d’abord maigri sans suivi médical une première fois – entraînant des complications – puis une seconde fois pour Seul au monde, où il avait bénéficié d’un encadrement adéquate ». Pour obtenir le résultat qu’on découvre à l’écran, l’équipe d’Au cœur de l’Océan a dû s’astreindre à un régime de 500 à 600 calories par jour. Un sacrifice payant, au vu de l’authenticité dont le film se dote, faisant écho au thème qui guide Ron Howard à chaque nouveau projet, le courage :

« J’aime explorer la manière inhabituelle dont les personnages peuvent mettre leur courage à l’épreuve », conclut-il

Au cœur de l’Océan, au cinéma le 9 décembre prochain.

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