Le phénomène American Sniper s’empare des salles françaises

Tandis que le raz-de-marée American Sniper déferle sur le public US depuis plusieurs semaines, c’est au tour des spectateurs français de se confronter au dernier bijou de Clint Eastwood. Débarquant aujourd’hui sur les écrans hexagonaux, il se profile comme le film coup de poing de ce début d’année et présage d’un retour en force d’Eastwood sur la scène internationale. Nommé six fois aux Oscars, American Sniper vise juste, en s’imposant comme l’un des principaux challengers de cette 87e édition et défendra ses couleurs dans les catégories reines. Une reconnaissance académique, qui s’enjoint à la reconnaissance critique et au triomphe public dont le film bénéficie outre-Atlantique, où il vient de passer la barre des 300M de dollars de recettes. Une œuvre immanquable, à découvrir sans plus attendre au cinéma !

Inspiré de faits réels, American Sniper suit le parcours hors du commun du tireur d’élite le plus renommé de l’histoire : Chris Kyle, un Navy Seal que ses frères d’armes finiront par surnommer 'La Légende' en raison de l’impressionnant tableau de chasse qu’il s’est constitué au fil de ses missions sur le sol irakien. Considéré comme un héros aux yeux du plus grand nombre, il est devenu un symbole, tant dans les rangs de l’armée US que pour le camp adverse qui met sa tête à prix. Animé d’un courage et d’une détermination à toute épreuve, Kyle a pourtant des failles intérieures, qui ébranleront ce colosse aux pieds d’argiles lors de son retour au pays. Une chose est sûre : entre les actes de bravoure qui ont forgé son mythe et le syndrome de stress post-traumatique qu’on décèle en lui, le destin de Chris Kyle fascine.

Porté par un Bradley Cooper tout en muscles et en émotions, le personnage controversé qu’était Chris Kyle prend une saisissante ampleur. À travers l’objectif de la caméra d’Eastwood, les jalons de sa vie se mettent en place et apportent un éclairage inédit sur le quotidien des forces spéciales américaines qui sont déployées sur le théâtre de guerres où l’ennemi est réputé invisible. Comme on le perçoit dans la bande annonce à couper le souffle d’American Sniper, le tireur d’élite a une lourde responsabilité au bout de son fusil et c’est cette extrême tension que Clint Eastwood cristallise dans sa brillante mise en scène. Conquis, Écran Large décerne 4 étoiles au film et résume, sans détour :

« Clint Eastwood nous plonge au cœur des ténèbres américaines avec cette élégie funèbre, une critique glaçante et impitoyable d'un certain 'héroïsme' américain ».

Un point de vue que partage Le Dauphiné Libéré, qui précise : « L’héroïsme n’est pas si simple, et Clint Eastwood (…) se charge de le mettre à jour dans un film à la violence aussi efficace qu’ambiguë ». Évoquant un « film, glaçant et habité par un Bradley Cooper légitimement nommé aux Oscars », Métro salue le talent du réalisateur, qui « vise droit dans le mille ». À l’instar de ses confrère et de l’enthousiasme qui transparaissait déjà d’une large partie de la presse américaine, Sud Ouest observe que « Clint Eastwood fait de cette vie écourtée le cœur d'une méditation ample, bouleversante », ce à quoi À voir à Lire renchérit : « Puissant, tout simplement ! ».

À la hauteur de l’emballement médiatique qui entoure le film et des critiques positives qu’il suscite des deux côtés de l’Atlantique, American Sniper s’est aussi attiré les faveurs de la twittosphère, où les premiers chanceux à avoir pu le voir font part de leur exaltation. « Un coup de maître de Clint Eastwood », « un film de guerre intense et complexe », « terriblement prenant et extraordinairement fascinant ! », peut-on ainsi lire sur la toile. Autant de réactions qui attestent que, du haut de ses 84 ans, Eastwood est toujours le fin limier qu’il était à ses débuts. Très impliqué dans ce projet dont il est également coproducteur, Bradley Cooper incarne quant à lui son rôle de la consécration, en se glissant avec brio sous les traits de Chris Kyle. Un rôle exigeant, comme le comédien l’a confié en entretien, expliquant :

« Chris pesait 100 kilos de muscle, et moi un peu plus de 80. Il a donc fallu que je mange et m’exerce constamment pendant trois mois ».

Un travail de longue haleine qui porte ses fruits au vu du succès qui entoure déjà American Sniper et qui gagne à présent auprès du public français !